Pathologies de la cheville

Arthrose de la cheville

Qu’est-ce que c’est ?

C’est une une usure du cartilage de l’articulation de la cheville (articulation entre le tibia et l’astragale (ou talus)). Le cartilage est un tissu souple et lisse qui tapisse les surfaces articulaires et qui assure un bon coulissement des os les uns par rapport aux autres. L’usure provoque la formation d’excroissances osseuses (ostéophytes) à la périphérie de l’articulation. L’arthrose entraine :

  • Des douleurs d’aggravation progressive.
  • Un enraidissement de l’articulation.
  • Une déformation de la cheville.
  • On retrouve très souvent une cause traumatique à cette pathologie en particulier les entorses à répétition et fractures de la cheville.
  • Elle survient surtout après 50 ans.
  • Une fois constituée, l’usure est irréversible.

Comment peut-on la soigner ?

  • La limitation des activités et le repos sont indispensables, ils permettent de diminuer les douleurs et de ralentir l’évolution de l’usure. L’excès de poids est toujours un facteur aggravant.
  • Un traitement antalgique ( médicaments contre la douleur ) peut être prescrit, mais, il ne pourra stabiliser ou corriger l’usure.
  • Des infiltrations de cortisone dans la cheville sont possibles , elles peuvent soulager les douleurs mais en aucun cas guérir l’arthrose.
  • Le traitement chirurgical (arthrodèse de la cheville) n’est à envisager que quand les douleurs limitent les activités ou qu’elles deviennent importantes.

 

 

Quels sont les principes d’une arthrodèse de la cheville ?

L’intervention consiste à bloquer l’articulation de la cheville en faisant fusionner l’articulation entre l’astragale (talus) et le tibia.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’incision est en général située à la partie antérieure de la cheville sur une quinzaine de centimètres.

 

 

Dans un premier temps : on  enlève tous les ostéophytes on avive les surfaces articulaires.

 

 

 

Cela ménage un espace entre le tibia et le talus 

 

 

 

On accole ensuite le talus et le tibia l’un avec l’autre en corrigeant éventuellement les déformations de la cheville.

 

 

 

On termine l’intervention en fixant les deux os l’un à l’autre avec un système de vis et de plaques en titane.

 

La cheville est une articulation faisant partie d’un bloc complexe comprenant 3 rangées articulaires. L’arthrodèse de cheville ne bloque que l’une de ces rangées.

Après l’intervention la cheville ne perd que la moitié de sa mobilité.

Quelle anesthésie ?

Le type d’anesthésie est choisi avec le médecin anesthésiste en consultation. Il peut s’agir d’une anesthésie loco- régionale (on endort les nerfs du pied et de la cheville uniquement) ou d’une anesthésie générale.

 

Quelles sont les suites ?

  • L’hospitalisation dure 1 à 2 jours, elle peut dans certains cas être ambulatoire.
  • La cheville est immobilisée tout de suite après l’opération dans une résine pour 6 semaines. Les 3premières semaines, la résine est amovible pour pouvoir réaliser des soins sur la cicatrice. L’appui est interdit et il faut se déplacer avec des béquilles.
  • Au bout de 6 semaines l’appui est repris sous couvert d’une botte de marche.
  • La rééducation débute vers la 6° semaine, elle peut parfois être longue.
  • La durée de l’arrêt de travail varie de 4 à 6 mois.
  • L’oedème (gonflement) du pied peut persister jusqu’à 9 mois, il est souvent responsable d’inconfort voire de douleurs, mais il n’est pas anormal.

Quels sont les risques ?

  • L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Au niveau de la cheville les infections sont rares, elles nécessitent souvent une ré-intervention chirurgicale associée à une antibiothérapie.
  • Le démontage : Après l’intervention, il est impératif de respecter les consignes pour ne pas occasionner un déplacement du montage chirurgical qui peut conduire à un échec de l’intervention. En cas de démontage une reprise chirurgicale est souvent nécessaire.
  • Les troubles de la cicatrisation : Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
  • Le défaut de fusion (pseudarthrodèse) : La réussite de l’opération est basée sur une bonne consolidation osseuse qui est un phénomène biologique permettant la fusion définitive des deux os que l’on a fixés. Rarement, celle-ci peut faire défaut ou être retardée. Une nouvelle intervention chirurgicale peut alors être nécessaire. Le tabac est un facteur favorisant la pseudarthrodèse.
  • Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : Toute intervention chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible voir persister des phénomènes douloureux ou même en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à tout le pied voire à la cheville ou la jambe et peuvent évoluer de nombreux mois, laissant parfois persister une raideur articulaire.