Pathologies de la cheville

Lésion chondrale du talus sévère

Qu’est-ce que c’est ?

Le cartilage est un tissu souple et lisse qui tapisse les os au niveau des articulations. Au niveau de la cheville, il permet le bon coulissement de l’astragale (talus) sur le tibia lors des mouvements de flexion de la cheville.

 

 

 

 

 

En cas de rupture des ligaments de la cheville (entorse), se produisent des mouvements de bâillement brutaux de la cheville qui causent des impacts violents entre le tibia et le talus.

 

 

 

La répétition de ces chocs provoque des lésions du cartilage du talus et de l’os sous-jacent (lésions ostéochondrales du dôme de l’astragale ou LODA).

Les patients décrivent alors des douleurs de la cheville associées à des blocages.

 

Comment peut-on soigner une lésion chondrale du talus?

  • Par le port d’une chevillère qui limite la flexion dorsale de la cheville
  • Par la prise d’antalgiques (médicaments contre la douleur) ou d’anti inflammatoires.
  • Le traitement chirurgical n’est à envisager que lorsque les douleurs deviennent invalidantes et empêchent la pratique sportive.

 

Quels sont les principes du traitement chirurgical ?

L’intervention consiste à retirer la LODA puis à remplacer le cartilage abîmé par du cartilage sain prélevé dans le genou (greffe de cartilage en mosaïque ou mosaïc plasty). Elle est à réserver aux lésions sévères et/ou récidivantes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On réalise une incision assez longue à la partie interne de la cheville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On commence par couper la malléole interne du tibia.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cela permet d’ouvrir complètement la cheville et d’accéder à la LODA.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On fore ensuite à l’aide d’une sorte de scie cloche une carotte autour de la LODA.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La carotte est retirée progressivement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle est ensuite sortie de la cheville …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les berges du trou dans le talus sont avivés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On réalise ensuite une petite incision sur le genou pour prélever une carotte identique dans le cartilage du genou dans une zone ou son absence n’est pas préjudiciable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La nouvelle carotte est ensuite introduite dans la cheville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis impactée progressivement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jusqu’à affleurer le cartilage du talus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On termine l’intervention en ré- emboitant la cheville et en fixant la malléole interne par une ou deux vis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si la LODA est étendue on répète cette opération jusqu’à obtenir une reconstruction complète de la surface articulaire. Cela peut former une petite mosaïque de cartilage.

 

Quelle anesthésie ?

Le type d’anesthésie est choisi avec le médecin anesthésiste en consultation. Il peut s’agir d’une anesthésie loco- régionale (on endort les nerfs du pied et de la cheville uniquement) ou d’une anesthésie générale.

 

Quelles sont les suites ?

  • L’hospitalisation dure en général une ou deux journées.
  • La cheville est immobilisée tout de suite après l’opération dans une résine pour 6 semaines. Les

    3 premières semaines la résine est amovible pour pouvoir réaliser des soins sur la cicatrice.

    L’appui est interdit et il faut se déplacer avec des béquilles..

  • La rééducation débute vers la 6° semaine avec reprise progressive de l’appui.
  • La durée de l’arrêt de travail varie de 2 à 4 mois.
  • L’oedème (gonflement) du pied peut persister jusqu’à 9 mois, il est souvent responsable d’inconfort voire de douleurs, mais il n’est pas anormal.

Quels sont les risques ?

  • Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : Toute intervention chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible voir persister des phénomènes douloureux ou même en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à tout le pied voire à la cheville ou la jambe et peuvent évoluer de nombreux mois, laissant parfois persister des séquelles trophiques ou articulaires.
  • L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Pour ce type d’intervention, les infections sont rares mais elles peuvent nécessiter une ré- intervention associée à une antibiothérapie.
  • Les troubles de la cicatrisation. Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
  • L’échec de l’opération , c’est à dire la non intégration de la greffe dans le talus. Elle est favorisée par une mauvaise vascularisation des tissus (le risque est très important chez le fumeur ou le diabétique). En cas d’échec, on se retrouve dans la même situation qu’au départ et il faut faire une nouvelle greffe de cartilage.