Pathologies de la cheville

Lésion du rétinaculum des fibulaires

Qu’est-ce que c’est ?

Le système de stabilisation latéral de la cheville est composé :

  • d’un  système  dynamique composé  de deux muscles stabilisateurs  :   le long fibulaire et le court fibulaire, qui par leur action et leur tonus relèvent la cheville vers l’extérieur.
  • d’un système statique composé de deux ligaments : le ligament talo-fibulaire antérieur (LTFA) et le ligament fibulo-calcanéen moyen (LFCM) qui par leur tension empêchent la cheville de basculer vers l’intérieur.

 

 

 

 

 

 

Les tendons fibulaires coulissent dans un « tunnel » en arrière de la malléole externe du péroné (ou fibula). Ils sont maintenus par une structure fibreuse solide que l’on appelle le rétinaculum des fibulaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le rétinaculum des fibulaires peut être lésé lors de mouvements de torsion violents de la cheville. S’il est rompu, les tendons fibulaires ne sont plus plaqués en en arrière et ils peuvent passer en avant de la malléole (luxation des fibulaires).

 

 

 

 

 

 

 

 

En cas de luxation, le patient ressent un ressaut parfois douloureux à l’arrière de la cheville. On peut parfois voir à l’oeil nu les tendons passer en avant de la malléole.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La répétition des luxations engendre des traumatismes répétés sur les tendons fibulaires qui peuvent être lésés.

 

Comment peut-on réparer le rétinaculum des fibulaires?

Il n’y pas d’autre solution qu’une opération.
Les traitements par immobilisation plâtrée ne fonctionnent pas.

 

 

Quels sont les principes de l’intervention ?

L’intervention consiste à reconstruire le rétinaculum. Il faut bien sûr y associer une réparation des tendons fibulaires s’ils ont été abîmés.

 

 

 

 

L’incision est réalisée en arrière le la malléole externe sur quelques centimètres.

 

 

On commence par libérer les tendons fibulaires, on les répare s’ils sont lésés.

 

 

 

On les replace ensuite dans la gouttière rétro-malléolaire.

 

 

 

Pour terminer le rétinaculum est réparé. Il y a plusieurs techniques possibles en fonction du type de rupture. On peut parfois être amené à réinsérer le rétinaculum sur des ancres intra-osseuses fixées dans le péroné

Quelle anesthésie ?

Tous les types d’anesthésie (générale , locale ou péridurale) sont possibles. Le choix du mode d’anesthésie est à définir lors de la consultation d’anesthésie préopératoire.

 

Quelles sont les suites ?

  • L’hospitalisation est en général ambulatoire. Il est parfois nécessaire de passer une nuit à la clinique en fonction de l’heure de passage au bloc opératoire ou de la situation familiale du patient.
  • La cheville est d’abord immobilisée 3 semaines dans une attelle en résine. Pendant cette période il ne faut pas s’appuyer sur la jambe opérée. Et on marche avec des béquilles. La résine est amovible, cela permet de réaliser des soins sur la cicatrice.
  • L’appui est repris dès la 3° semaine sous couvert d’une botte de marche qu’il faut garder encore 3 autres semaines.
  • La rééducation débute vers la 6° semaine.
  • La conduite n’est possible qu’au bout de 6 semaines.
  • La durée de l’arrêt de travail varie de 6 à 9 semaines.
  • Le vélo d’appartement et la marche en terrain plat peuvent être repris à 6 semaines.
  • La course à pied peut être reprise à 4 mois
  • Les sports pivot-contact (foot, tennis, hand..) et la course à pied en terrain irrégulier peuvent être repris au 6° mois.
  • L’oedème (gonflement) du pied peut persister jusqu’à 9 mois, il est souvent responsable d’inconfort voire de douleurs, mais il n’est pas anormal. 

Quels sont les risques ?

  • La raideur : Tout geste articulaire peut entraîner un enraidissement de l’articulation. La souplesse de l’articulation est souvent longue à revenir (une année parfois).
  •  La rupture de la greffe : il faut bien comprendre que cette intervention n’est pas un « vaccin » contre les entorses. C’est une reconstruction par greffe de l’appareil ligamentaire externe. Il est possible que les ligaments greffés cèdent. Cela est d’autant plus fréquent que la rééducation post opératoire n’a pas été réalisée dans de bonnes conditions.
  • Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : Toute intervention chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible voir persister des phénomènes douloureux ou même en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à tout le pied voire à la cheville ou la jambe et peuvent évoluer de nombreux mois, laissant parfois persister des séquelles articulaires.
  • L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Pour ce type d’intervention, les infections sont rares et peu sévères, mais elles peuvent parfois nécessiter une reprise chirurgicale associée à une antibiothérapie.
  • Les troubles de la cicatrisation. Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
  • Le démontage : Après l’intervention, il est impératif de respecter les consignes pour ne pas occasionner un déplacement du montage chirurgical qui peut conduire à un échec de l’intervention. En cas de démontage, une reprise chirurgicale est souvent nécessaire.