Métatarsalgies

Maladie de Freiberg

Qu’est-ce que c’est ?

Les os sont vascularisés par de petites artères qui leur amènent du sang. Si ces petites artères se bouchent ou sont lésées, le sang n’arrive plus à l’intérieur des os et ils meurent. On appelle cela une ostéonécrose. Au niveau du pied les os les plus fréquemment touchés sont les têtes du 3° métatarsien et surtout du 2° métatarsien (on appelle cela maladie de Freiberg). Elle peut survenir de façon spontanée ou être causée par une succession de micro traumatismes (danse, sport…).

  • Dans les formes simples la nécrose est localisée à une petite partie de la tête métatarsienne. Dans les formes sévères , la nécrose peut être étendue à l’ensemble de la tête et entraîner à terme une destruction complète de l’articulation.
  • La pathologie cause des douleurs métatarsiennes : les métatarsalgies.
  • La pathologie est plus fréquente chez la femme
  • Elle est favorisée par l’excès de longueur du deuxième métatarsien (pied grec)

 

Comment peut-on le soigner ?

  • Par une orthèse plantaire (semelle) qui aide à mieux répartir les appuis auniveau de la plante du pied.
  • Un traitement antalgique (contre la douleur) peut être prescrit, mais il ne pourra stabiliser ou corriger la déformation.
  • Des infiltrations de cortisone peuvent être discutées, elles peuvent soulager la douleur mais en aucun cas guérir la nécrose
  • Le traitement chirurgical n’est à envisager que lorsque les douleurs limitent les activités ou que le chaussage devient difficile.

 

Quels sont les principes de l’intervention ?

– Pour les formes peu sévères,  l’intervention consiste à réaliser une résection segmentaire de la zone de nécrose.

 

 

 

 

L’incision est courte, sur le dos du pied, en regard du métatarsien concerné

 

 

Dans un premier temps on découpe, dans la tête du métatarsien, un coin osseux emportant la totalité de la nécrose.

 

 

 

 

 

 

Ce coin est retiré.

 

 

 

On bascule ensuite la tête du métatarsien pour combler l’espace crée par la résection osseuse.

 

 

 

Pour terminer on fixe le montage par un fil en polyéthylène ou une vis en titane.

– Pour les formes sévères,  l’intervention consiste à retirer en bloc l’articulation et à la remplacer par une prothèse.

 

 

 

 

L’incision est plus longue, sur le dos du pied, en regard du métatarsien concerné

 

 

 

 

Dans un premier temps on découpe la tête du métatarsien et la base de la phalange.

 

 

 

On les retire complètement.

 

 

 

Persiste un espace entre les deux os….

 

 

 

… que l’on comble avec la mise en place d’un implant (prothèse de tête métatarsienne en silicone).

Quelle anesthésie ?

Dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’une anesthésie loco-régionale (on endort les nerfs du pied uniquement).

 

Quelles sont les suites ?

  • L’hospitalisation est en général ambulatoire. Il est parfois nécessaire de passer une nuit à la clinique en fonction de l’heure de passage au bloc opératoire ou de la situation familiale du patient.
  • Le pied est immobilisé dans un pansement semi rigide qui est à conserver 2 à 3 semaines.
  • L’appui est autorisé immédiatement après l’opération sous couvert d’une chaussure de décharge qu’il faut conserver 6 semaines.
  • La rééducation débute vers la 3° semaine.
  • La conduite n’est possible qu’au bout de 4 semaines.
  • La durée de l’arrêt de travail varie de 6 à 9 semaines.
  • La durée de l’arrêt sportif est de 3 mois (excepté pour le vélo et la natation).
  • L’oedème (gonflement) du pied peut persister 4 à 6 mois, il est souvent responsable d’inconfort.

Quels sont les risques ?

  • La raideur : Tout geste articulaire peut entraîner un enraidissement de l’articulation. La souplesse de l’articulation est souvent longue à revenir (une année parfois).
  • Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : toute prise en charge chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible déclencher des phénomènes douloureux ou en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à l’ensemble du pied voire à la cheville et peuvent persister de nombreux mois avant de disparaître laissant parfois une raideur séquellaire.
  • L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Au niveau du pied, les infections sont rares et peu sévères, elles nécessitent souvent un traitement antibiotique et quelquefois une ré-intervention.
  • Les troubles de la cicatrisation. Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
  • Le démontage : Après l’intervention, il est impératif de respecter les consignes pour ne pas occasionner un déplacement du montage chirurgical qui peut conduire à un échec de l’intervention.