Métatarsalgies

Métatarsalgies par excès de pente

Qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit de douleurs d’appui au niveau des têtes des os métatarsiens. Les métatarsiens du pied ne doivent normalement pas être trop inclinés vers le sol. Cela permet, lors de la marche une bonne répartition des pressions sur l’ensemble de la plante du pied.
Si les métatarsiens présentent un excès d’inclinaison vers le sol, cela entraine, au niveau de leur tête, un excès de contrainte lors du déroulé du pas (hyper appui).

L’hyper appui occasionne :

  • Des douleurs plantaires (souvent à type de brûlures) : les métatarsalgies.
  • Des épaississements de la peau de la plante du pied en regard des têtes métatarsiennes : les durillons.
  • Il s’agit d’une anomalie qui est souvent associée à une déformation du gros orteil (hallux valgus).
  • À la longue, l’excès de contraintes peut occasionner une rupture de la plaque plantaire (ligament très épais situé sous la tête du métatarsien et qui maintient l’articulation en place). Une fois la plaque plantaire rompue, l’orteil se disloque et déformation en griffe apparaît.

 

Comment peut-on le soigner ?

  • Par une orthèse plantaire (semelle) qui aide à mieux répartir les appuis au niveau de la plante du pied.
  • Un traitement antalgique (contre la douleur) peut être prescrit, mais il ne pourra stabiliser ou corriger la déformation.
  • Le traitement chirurgical n’est à envisager que lorsque les douleurs limitent les activités ou que le

    chaussage devient difficile.

 

Quels sont les principes de l’intervention ?

L’intervention consiste à « relever » les métatarsiens trop pentus. Elle est toujours associée à la correction des déformations associées du pied (hallux valgus en particulier).

 

 

 

 

 

 

On réalise en général 4 courtes incisions (de 2 mm) sur le dos du pied en regard des têtes métatarsiennes.

 

 

 

 

À l’aide d’un instrument spécial on coupe les métatarsiens (ostéotomie) au niveau de leurs cols (juste en amont de la tête).

 

 

 

On relève ensuite la tête du 2° métatarsien en la décalant vers le haut cela permet de diminuer la pente du métatarsien et donc l’appui au niveau de sa tête.

 

 

 

On répète l’opération sur les autres métatarsiens.

Le montage n’est pas fixé, cela permet aux têtes des métatarsiens de se « caler » dans la position idéale grâce à l’appui.

Le processus de consolidation va évoluer normalement comme pour une simple fracture.

 

 

 

 

 

 

Quelle anesthésie ?

Dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’une anesthésie loco-régionale (on endort les nerfs du pied uniquement).

 

Quelles sont les suites ?

  • L’hospitalisation est en général ambulatoire. Il est parfois nécessaire de passer une nuit à la clinique en fonction de l’heure de passage au bloc opératoire ou de la situation familiale du patient.
  • Le pied est immobilisé dans un pansement semi rigide qui est à conserver 2 à 3 semaines.
  • L’appui est autorisé immédiatement après l’opération sous couvert d’une chaussure de décharge qu’il faut conserver 6 semaines.
  • La rééducation débute vers la 3° semaine.
  • La conduite n’est possible qu’au bout de 4 semaines.
  • La durée de l’arrêt de travail varie de 6 à 9 semaines.
  • La durée de l’arrêt sportif est de 3 mois (excepté pour le vélo et la natation).
  • L’oedème (gonflement) du pied peut persister 4 à 6 mois, il est souvent responsable d’inconfort.

Quels sont les risques ?

  • La raideur : Tout geste articulaire peut entraîner un enraidissement de l’articulation. La souplesse de l’articulation est souvent longue à revenir (une année parfois). Avant de s’assouplir, les orteils opérés sont légèrement relevés, ils ne touchent pas le sol (orteils flottants).
  • Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : toute prise en charge chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible déclencher des phénomènes douloureux ou en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à l’ensemble du pied voire à la cheville et peuvent persister de nombreux mois avant de disparaître laissant parfois une raideur séquellaire.
  • L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Au niveau du pied, les infections sont rares et peu sévères, elles nécessitent souvent un traitement antibiotique et parfois une ré-intervention.
  • Les troubles de la cicatrisation. Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.