Déformations de l’avant pied

Quintus varus

Qu’est-ce que c’est ?

C’est une déformation du petit orteil (quintus) qui associe une bascule du 5° métatarsien vers l’extérieur et une déviation de l’orteil vers l’intérieur (varus). À cause de cette déformation apparaît une tuméfaction à la partie extérieure du pied qu’on appelle bunionette.

 

 

 

 

 

 

 

  • Le frottement de la bunionette avec la chaussure cause souvent des phénomènes inflammatoires douloureux (bursite)
  •  Il s’agit d’une pathologie qui peut survenir à tout âge.
  • Elle handicape beaucoup les skieurs dans leurs chaussures de ski.
  •  La déformation est due à un relâchement ligamentaire associé à des anomalies osseuses.
  • Une fois constituée, la déformation ne peut se corriger spontanément.

 

 

Aspect radiologique d’un quintus varus

Comment peut-on le soigner ?

  • Un chaussage adapté est primordial, large et souple. Dans le cas précis des chaussures de ski elles pourront être

    élargies au niveau de la bunionette pour améliorer le confort.

  • Un traitement antalgique (contre la douleur) peut être prescrit, mais il ne pourra stabiliser ou corriger la déformation.
  • Le traitement chirurgical n’est à envisager que lorsque les douleurs limitent les activités ou que le chaussage devient difficile. Un motif esthétique n’est pas suffisant.

 

Quels sont les principes de l’intervention ?

L’intervention consiste à ré-axer le gros orteil en pratiquant des ostéotomies (coupures sur les différents os de l’orteil).

 

 

 

 

Une incision est pratiquée à la partie externe du pied en regard de la déformation.

 

 

Dans un premier temps, on rabote l’excroissance osseuse externe du métatarsien

 

 

 

L’excroissance est retirée.

 

 

 

On découpe ensuite le métatarsien. Le trait de coupe est en « zig-zag », cela aidera plus tard à bien encastrer les pièces osseuses les unes dans les autres.

 

 

 

Puis, on décale vers l’intérieur la partie distale du métatarsien, cela permet de redresser le 5° orteil et donc de corriger la déformation

 

 

 

 

Le coin osseux généré par ce décalage est bien entendu retiré. On s’en sert comme d’une cale que l’on impacte en force pour bloquer le montage

 

 

 

Si l’encastrement des os les uns dans les autres est bon, on fixe le montage avec un simple fil « serre-joint » en polyéthylène. Dans le cas contraire, la fixation se fait avec des vis en titane.

 

Quelle anesthésie ?

Dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’une anesthésie loco-régionale (on endort les nerfs du pied uniquement).

 

Quelles sont les suites ?

  • L’hospitalisation est en général ambulatoire. Il est parfois nécessaire de passer une nuit à la clinique en fonction de l’heure de passage au bloc opératoire ou de la situation familiale du patient.
  • Le pied est immobilisé dans un pansement semi rigide qui est à conserver 2 à 3 semaines.
  • L’appui est autorisé immédiatement après l’opération sous couvert d’une chaussure de décharge qu’il faut conserver 6 semaines.
  • La rééducation débute vers la 3° semaine.
  • La conduite n’est possible qu’au bout de 4 semaines.
  • La durée de l’arrêt de travail varie de 6 à 9 semaines.
  • La durée de l’arrêt sportif est de 3 mois (excepté pour le vélo et la natation).
  • L’oedème (gonflement) du pied peut persister 4 à 6 mois, il est souvent responsable d’inconfort.

Quels sont les risques ?

  • La raideur : Tout geste articulaire peut entraîner un enraidissement de l’articulation. La souplesse de l’articulation est souvent longue à revenir (une année parfois).
  • La récidive : Malgré une correction initiale favorable, une récidive de la déformation est toujours possible..
  • Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : Toute intervention chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible voir persister des phénomènes douloureux ou même en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à tout le pied voire à la cheville ou la jambe et peuvent évoluer de nombreux mois, laissant parfois persister une raideur séquellaire.
  • L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Au niveau du pied, les infections sont rares et peu sévères, elle nécessitent souvent un traitement antibiotique et très rarement une ré-intervention.
  • Les troubles de la cicatrisation. Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
  • Le démontage : Après l’intervention, il est impératif de respecter les consignes pour ne pas occasionner un déplacement du montage chirurgical qui peut conduire à un échec de l’intervention. En cas de démontage, une reprise chirurgicale est souvent nécessaire.