Pathologies du médio pied

Os naviculaire accessoire

Qu’est-ce que c’est ?

L’os naviculaire (ou scaphoïde tarsien) est un os fondamental du squelette du pied. En raison de sa situation centrale, il sert de pivot dans la transmission des mouvements entre l’arrière et l’avant du pied. De plus, sur lui, s’accroche (s’insert) le tendon du muscle tibial postérieur. Ce muscle est l’un des plus importants de la jambe. Il sert à se remettre sur la pointe des pieds et incliner le pied vers l’intérieur.

 

 

Il existe une variante anatomique (présente chez environ 5% des gens) où l’on observe un second os naviculaire beaucoup plus petit, relié à l’os naviculaire principal par un pont fibreux.
On l’appelle os naviculaire accessoire. Il est à noter que, quand un os naviculaire accessoire est présent, le tendon tibial postérieur s’attache toujours sur lui.

 

 

 

 

 

 

Aspect radiologique d’un volumineux os naviculaire accessoire.

 

 

 

 

  • Dans la plupart des cas un os naviculaire accessoire ne cause qu’une petite bosse à la partie interne du pied.
  • Il peut être responsable d’un conflit douloureux avec la chaussure (en particulier chez les sportifs).

 

Comment peut-on le soigner ?

  • Par le port d’une chevillère lors des activités intenses (sport, marche en terrain irrégulier…).

  • Par le port de semelles qui relèvent la partie interne du pied et qui limitent donc le frottement entre la « bosse » de l’os naviculaire et la chaussure.
  • Le traitement chirurgical n’est à envisager que lorsque les douleurs deviennent invalidantes et empêchent la pratique sportive.

Quels sont les principes du traitement chirurgical ?

L’intervention consiste à retirer l’os naviculaire accessoire. Il faut rappeler que sur cet os s’insert le tendon du muscle tibial postérieur qui est fondamental pour la marche.
Enlever un os naviculaire accessoire oblige à désinsérer le tendon tibial postérieur. Il faudra donc en cours d’intervention réinsérer ce tendon sur l’os naviculaire principal.

 

 

 

 

L’incision est réalisée à la partie médiale de la cheville, elle fait 6 cm de longueur environ

 

 

Dans un premier temps, on aborde l’os naviculaire accessoire et on repère le tendon  tibial postérieur.

 

 

 

On décroche ensuite le tendon de son  insertion sur l’os naviculaire accessoire

 

 

 

Cela nous permet de retirer l’os accessoire en coupant ses ponts fibreux avec l’os naviculaire principal

 

 

 

 

Pour finir le tendon tibial postérieur est fixé sur l’os naviculaire principal à l’aide d’une ancre intra osseuse qui permet un arrimage fiable

 

Quelle anesthésie ?

Tous les types d’anesthésie (générale , locale ou péridurale) sont possibles. Le choix du mode d’anesthésie est à définir lors de la consultation d’anesthésie préopératoire.

 

Quelles sont les suites

  • L’hospitalisation est en général ambulatoire. Il est parfois nécessaire de passer une nuit à la clinique en fonction de l’heure de passage au bloc opératoire ou de la situation familiale du patient.
  • La cheville est d’abord immobilisée 3 semaines dans une attelle en résine. Pendant cette période il ne faut pas s’appuyer sur la jambe opérée. La résine est amovible, cela permet de réaliser régulièrement des soins sur la cicatrice.

  • L’appui est repris à 3 semaines sous couvert d’une botte de marche qu’il faut garder 3 semaines supplémentaires.

  • La rééducation débute vers la 6° semaine. La conduite n’est possible qu’au bout de 6 semaines.
  • La durée de l’arrêt de travail varie de 6 à 9 semaines.
  • Le vélo d’appartement et la marche en terrain plat peuvent être repris à 6 semaines.
  • La course à pied peut être reprise à 3 mois
  • Les sports pivot-contact (foot, tennis, hand..) et la course à pied en terrain irrégulier peuvent être repris au 4° mois.
  • L’oedème (gonflement) du pied peut persister jusqu’à 9 mois, il est souvent responsable d’inconfort voire de douleurs, mais il n’est pas anormal.

 

Quels sont les risques ?

  • Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : Toute intervention chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisible voir persister des phénomènes douloureux ou même en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes peuvent s’étendre à tout le pied voire à la cheville ou la jambe et peuvent évoluer de nombreux mois, laissant parfois persister des séquelles articulaires (raideur).
  • L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Pour ce type d’intervention, les infections sont rares et peu sévères.
  •  Les troubles de la cicatrisation. Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
  • Le démontage : Après l’intervention, il est impératif de respecter les consignes pour ne pas occasionner un déplacement du montage chirurgical qui peut conduire à un échec de l’intervention. En cas de démontage, une reprise chirurgicale est souvent nécessaire.