Ruptures du tendon d’Achille

Rupture récente du tendon d’Achille

Qu’est ce que c’est ?

Le tendon d’Achille est le tendon qui relie les muscles du mollet (triceps sural) à l’os du talon (calcanéum). C’est le plus gros des tendons du corps humain. Son rôle est capital car il sert à décoller le talon du sol. Sans lui la marche est difficile, la course à pied impossible.

En cas de sollicitations répétées les fibres du tendon d’Achille peuvent souffrir et s’affaiblir ce qui peut provoquer une rupture du tendon. Elle est en général brutale lors d’un effort sportif (pas forcément intense).

 

 

Le patient perçoit un claquement à l’arrière de sa cheville. Souvent, il se retourne avec la sensation d’avoir reçu un coup sur le talon.

La rupture du tendon d’Achille :

  • Est observée plutôt après 40 ans.
  • Concerne plutôt les sportifs.
  • Survient toujours sur un tendon déjà malade et affaibli.
  • Est favorisée par la prise de certains médicaments (antibiotiques de la classe des quinolones).

 

Comment peut-on la soigner ?

  • Le traitement orthopédique, il consiste en une immobilisation plâtrée longue (9 semaines) avec un plâtre étendu de la cuisse jusqu’aux orteils, immobilisant le genou en angle droit et la cheville en pointe (équin). Il n’a pas les complications du traitement chirurgical (en particulier les complications cutanées) mais il donne de moins bons résultats fonctionnels (moins bonne récupération, risque augmenté de rupture secondaire). Il est à réserver aux patients peu sportifs.
  • Le traitement chirurgical. Il sera détaillé plus loin. Il donne de meilleurs résultats fonctionnels mais n’est pas dénué de toute complication. Il est à réserver aux patients sportifs.

 

 

Quels sont les principes du traitement chirurgical ?

L’intervention consiste à réaliser une suture du tendon d’Achille. Elle doit être réalisée dans la semaine qui suit la rupture.

 

 

 

 

 

L’incision est située à la partie postérieure du la cheville en regard du tendon sur une dizaine de centimètres.

 

 

 

Dans un premier temps on aborde la région du talon et on libère le tendon d’Achille au niveau de sa rupture.

 

 

 

 

 

 

Puis, on passe des fils solides dans chacun des brins rompus du tendon.

 

 

 

 

 

 

Les fils sont ensuite noués deux à deux ce qui permet de remettre en continuité le tendon d’Achille.

 

Quelle anesthésie ?

Le type d’anesthésie est choisi avec le médecin anesthésiste en consultation. Il peut s’agir d’une anesthésie loco- régionale (on endort les nerfs du pied et de la cheville uniquement) ou d’une anesthésie générale.

 

Quelles sont les suites ?

  • L’hospitalisation est en général ambulatoire. Il est parfois nécessaire de passer une nuit à la clinique en fonction de l’heure de passage au bloc opératoire ou de la situation familiale du patient.
  • La cheville est immobilisée, tout de suite après l’opération, dans une résine pour 6 semaines. Les 3 premières semaines, la résine est amovible pour pouvoir réaliser des soins sur la cicatrice. L’appui est interdit et il faut se déplacer avec des béquilles.

 

  • La rééducation débute vers la 6° semaine, la reprise de l’appui est aidée par le port d’une talonnette d’épaisseur variable qui permet de diminuer les contraintes sur le tendon d’Achille.

  • La durée de l’arrêt de travail varie de 2 à 4 mois.
  • L’oedème (gonflement) du pied peut persister jusqu’à 9 mois, il est souvent responsable d’inconfort voire de douleurs, mais il n’est pas anormal.

Quels sont les risques ?

  • Les troubles de la cicatrisation : C’est la complication principale de la chirurgie du tendon d’Achille. Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle ou à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
  • La rupture secondaire : Elle est heureusement très rare après traitement chirurgical.
  • L’infection : Toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Au niveau de la cheville les infections sont rares, elles nécessitent parfois une ré-intervention chirurgicale.