Pathologies du tendon d’Achille

Rétraction des muscles du mollet

Qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’une anomalie de la longueur des muscles gastrocnémiens ou jumeaux. Ils sont trop courts, ce qui entraîne un déficit de la flexion dorsale de la cheville. Elle est souvent bilatérale.

 

 

Cette pathologie cause très souvent un défaut du déroulé du pas au cours de la marche avec un appui exagéré sur l’avant du pied. L’excès de contrainte sur l’avant du pied entraîne une mise en tension excessive du tendon d’Achille et de l’aponévrose plantaire ( ligament très épais reliant l’arrière et l’avant du pied). Ces structures quand elles sont trop sollicitées développent des inflammations :

 

 

Au niveau du tendon d’Achille, on appelle cela une tendinite ou enthésopathie si l’inflammation concerne l’insertion du tendon sur le calcanéum.

Au niveau de la plante du pied, c’est une aponévrosite plantaire ou épine calcanéenne si l’inflammation concerne l’insertion de l’aponévrose au niveau du talon .

L’excès de contraintes sur l’avant pied provoque également des métatarsalgies, c’est à dire des douleurs sous les têtes des métatarsiens.

Le traitement médical est prioritaire :

Si l’ on étire les muscles du mollet et que l’on arrive à les allonger, les contraintes sur le tendon d’Achille, sur l’aponévrose plantaire et sous les têtes métatarsiennes diminuent automatiquement. En conséquence, les douleurs liées à la mise en tension excessive de ces structures diminuent significativement et parfois disparaissent complètement.
Voici une liste d’exercices à faire pour allonger ces muscles. Ils doivent être répétés le plus souvent possible dans la journée. Dès que le patient relâche ses efforts, la rétraction des muscles des mollets réapparaît.

 

 

Il faut acheter dans un magasin de bricolage une taloche de maçon et l’installer devant un mur, la poignée vers le bas. Cela crée ainsi un plan incliné d’une vingtaine de degrés. Tous les matins et tous les soirs, il faut s’installer sur ce plan incliné, les talons plus bas que les orteils. On doit ressentir des sensations de tiraillement parfois douloureuses dans les muscles du mollet. L’efficacité de l’exercice peut être amélioré en se penchant en avant.

 

 

 

 

On peut utilisez les marches des escaliers en se mettant en appui sur l’avant du pied en laissant déborder les talons dans le vide. On utilise la gravité pour abaisser les talons sous le niveau de la marche, cela entraîne un étirement des muscles du mollet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un autre exercice consiste à faire des fentes. Il faut se pencher en avant , genou verrouillé en extension en pliant le genou opposé et en maintenant le pied bien à plat au sol.

 

 

 

 

 

 

 

Le plus souvent possible, en position debout ou assise, il faut étendre le jambe en verrouillant le genou en extension, puis tirer le pied vers le ciel et maintenir cette position pendant une dizaines de secondes en inclinant le buste vers l’avant. On sent en général une tension forte dans les muscles du mollet.

 

Le traitement chirurgical est à réserver aux formes rebelles :

Il consiste à allonger les muscles du mollet.

 

 

 

 

On réalise un petit abord derrière le genou puis on coupe ensuite l’aponévrose des muscles jumeaux

 

 

Cela permet d’étirer l’aponévrose et donc d’allonger les muscles jumeaux

 

 

 

Avec le temps l’aponévrose cicatrise et reprend sa continuité.

 

Quelles sont les suites de l’intervention ?

  • L’hospitalisation dure une demi journée environ.
  • Des soins de pansement sont à réaliser tous les 2 jours. La conduite n’est possible qu’au bout de 2 à 3 jours.
  • La durée de l’arrêt de travail varie de 10 à 15 jours.
  • La durée de l’arrêt sportif est de 1 mois.

Quels sont les risques ?

  • Les troubles de la cicatrisation. Ils sont en général sans gravité . Il faut accorder un soins particulier à la réalisation des pansements post opératoires.
  • L’infection : Une suppuration peut apparaître dans les jours qui suivent l’opération. Elle est favorisée par les troubles cicatriciels. Elle n’est jamais grave sauf cas exceptionnel.
  • Les douleurs chroniques et l’algodystrophie : toute prise en charge chirurgicale peut de manière aléatoire et imprévisibledéclencher des phénomènes douloureux ou en renforcer d’autres. Ces phénomènes douloureux complexes et heureusement très rares, Ils peuvent persister de nombreux mois avant de disparaître laissant parfois une raideur séquellaire.