Qu’est-ce que c’est ?
C’est une infection du gros orteil liée à la pousse anormale de la partie latérale de l’ongle.
Il faut bien comprendre qu’environ 20% de la surface de l’ongle est recouverte par de la peau. Sous la peau, au niveau de la base de l’ongle se trouve la matrice . Il s’agit d’un « réservoir » de cellules qui en se multipliant assurent la pousse de l’ongle.
Quand l’ongle se fend sur un de ses côtés, cela provoque la formation d’un petit coin (ongle incarné) qui se met à pousser sous la peau. Cela provoque un conflit qui est souvent à l’origine d’une infection. Un gonflement apparaît au niveau de la partie latérale de l’ongle (botriomycome) puis une suppuration.
Comment peut-on le soigner ?
- Le soin que l’on apporte à la coupe des ongles est capital. Il faut utiliser impérativement un coupe-ongle ou un ciseau bien adapté. Il est indispensable de couper l’ongle bien droit, sans mettre de coup de ciseau oblique.
- Le traitement commence toujours par des soins locaux : nettoyage, soins de pédicurie et application d’antiseptiques locaux (Hexomédine, Bétadine, Dakin…)
- Un chaussage adapté est indispensable, avec des chaussures larges confortables.
- Un traitement antibiotique peut être prescrit, en association avec les soins locaux.
- Le traitement chirurgical n’est à envisager que lorsque le traitement médical est en échec depuis plusieurs mois.
Quels sont les principes du traitement chirurgical ?
L’intervention consiste à enlever toute la zone infectée ainsi que l’ongle incarné jusqu’à la matrice.
Quelle anesthésie ?
- Il s’agit dans la majorité des cas d’une anesthésie locale (on endort le gros orteil uniquement).
- Elle est parfois associée une anesthésie générale brève (en particulier chez les enfants).
Quelles sont les suites ?
- L’hospitalisation dure une demi journée environ.
- Des soins de pansement sont à réaliser jusqu’à cicatrisation complète.
- La conduite n’est possible qu’au bout de 2 jours .
- La durée de l’arrêt de travail varie de 5 à 7 jours.
- La durée de l’arrêt sportif est de 3 semaines à 1 mois.
Quels sont les risques ?
- L’infection : Parfois l’intervention chirurgicale ne suffit pas à juguler l’infection. Une suppuration peut apparaître dans les jours qui suivent l’opération. Dans ce cas, une antibiothérapie est nécessaire.
- Les troubles de la cicatrisation. Ils peuvent aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion cicatricielle jusqu’à la nécrose cutanée. Ils font le lit de l’infection et sont favorisés par le diabète et le tabagisme.
- La récidive : Après l’intervention, il est impératif d’accorder un soin particulier à la coupe des ongles. Des cas de récidive sont possibles.
- La repousse d’un ongle anarchique : Il s’agit de la repousse d’un petit ongle latéral à côté de l’ongle principal. Cette repousse est due à la prolifération de cellules de la matrice qui ont été déplacées pendant l’opération et qui reforment un nouvel ongle. Cette complication est rare, elle nécessite une petite retouche chirurgicale.